SILENCE    LENTEUR



LENTEUR








LE









LENTEUR





LENTEUR NON À ÉCRIRE


  MAIS À VOIR     QUOI VOIR


tout geste

    écarté de son origine     déplacé


un peu déplacé comment


  par les interactions entre les lames

  le point précis du croisement entre lumière et regard


à l’endroit où tout s’inverse    tout    ce qui passe dans

    la lumière n’est pas une image   par ce trou d’aiguille  ce qui passe

   est une doublure   sans possibilité de fin    toujours une traduction

derrière une autre traduction   toujours une membrane derrière une autre

membrane un filtre derrière un autre filtre  cette lumière par l’amande ou la

navette entre leslames devient pupille chapelet mouvant en saisir les traces


seconde après seconde en fait un lieu continu      en fait une vague     trouble

    une multiplication un écheveau    chaque brin peut dérouler se dérouler et



et désigner   une nouvelle forme de notation   regarder est pécisemment la

   mise en lien    le faire apparaître est exactement le développer   l’expandre

une camera obscura  puis des filtres   puis des filtres des filtres des filtres

   même la lenteur n’arrive pas à rattraper la duré minimale pour vivre

c’est à chaque respiration que cela œuvre   évider évider évider  le geste

pour cela ne fait que remplir   la lumière est barattée juste dans les alvéoles

  les traverser   une ligne   dans    une ligne      hors   la douceur


    ce qu’il faut pour faire le vide    pour arriver au vide  à la disponibilité

écouter ce tout   suspendre   s’y tenir    ralentissement comment le

  ralentissement opère   comment il s’opère   par strates par veines par couches

strates feuillage    veines filons   et membranes           les traverser



      devenir matière    occulter   tailler le noir    petite tête d’épingle


  lenteur machine  choisir la surface verticale seule

s’y tenir

trouble et mouvement    écrire avec l’humidité   commencer à partir de rien

qui n’est jamais rien    désécrire      ce ressac un courant double et vertical

   s’y attacher (écho)     de quoi il se compose   la main reconnaît le

monde   tout ce qui est devant est choisi  ça bouge l’accompagner ou le laisser

cette distance comme cette durée respire   s’éprouve   et tresser avec la

douleur temps incompressible   demain y retourner    par le trait   choisir le sol

  c’est devant que la paroi se tient ou dans l’axe   comme tout s’installe

    vite comme il serait possible de plonger dans le déploiement et comme la surface se

 laisse faire se retourne montre son ventre y plonger la main et le regard l’envie de

      recouvrir les autres courbes rentrent dans l’œil il faut attendre

 le soleil il faut attendre un rayon dardé au lieu de se dilater   de se perdre en

     périphérie il n’arrête pas de se concentrer et revient et revient au centre en son

 centre et c’est donc par la vitre (je ne sais pas ce que je fais) par la vitre et par les

ouvertures que la concentration redouble et en se redoublant se dédouble et en se redoublant

 s’inverse et en s’inversant se plis sur elle-même.     Ce qui donne ? une vie supplémentaire

 pour la doublure par le fait même d’être doublé la lumière est un retour